L'interview d'Adriana Trigiani, par les Lectrices Charleston

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Nos lectrices Charleston ont lu notre tout premier roman de 2014, L’Italienne. Dans cette magnifique saga familiale, Adriana Trigiani s’inspire de ses grands-parents italiens pour nous raconter l’histoire de Ciro et Enza, deux jeunes italiens. Nos lectrices ont pu poser lui quelques questions et en savoir un peu plus sur ce roman très personnel.

Comment vous est venu l’idée d’écrire en vous inspirant de l’histoire de vos grands-parents ?

Ma grand-mère, Lucia Spada Bonicelli, avait l’habitude de me raconter de nombreuses histoires sur mon grand-père. Il est décédé à l’âge de 39 ans, alors que ma grand-mère n’avait que 35 ans et une petite fille de 8 ans – ma mère. C’est une histoire à la fois sublime et tragique. Je me suis demandé pendant des années comment j’allais la raconter. Je savais que j’avais besoin d’expérience en tant qu’écrivain pour m’y attaquer, c’est pourquoi j’ai écrit neuf romans avant L’Italienne. C’est une histoire tellement romantique, avec une si grande portée… J’ai dû imaginer mes grands-parents quand ils étaient enfants, dans leurs villages des Alpes italiennes à quelques kilomètres l’un de l’autre, puis leur immigration aux Etats-Unis.

Quels sont les aspects du roman, des personnages, qui ont été directement inspirés par des éléments réels de l’histoire de votre famille ?

J’ai toujours connu ma grand-mère, mais je n’ai jamais rencontré mon grand-père. C’est ma complicité avec ma grand-mère qui m’a permis d’imaginer de quel type d’homme elle avait pu tomber amoureuse, en le reliant à leur vraie histoire, telle qu’elle me l’avait racontée. Ma mère a été d’une grande aide, car elle se souvenait de moments précis de la vie de mon grand-père lorsqu’il était cordonnier. Il avait un fort caractère, il était très sociable et aimait faire la fête. Le personnage du frère, Eduardo, est inspiré du plus jeune frère de ma grand-mère, qui est devenu prêtre et journaliste. C’est difficile de séparer les faits réels de la narration, car une fois que je suis dans l’histoire, tout me semble réel. J’ai donc essayé d’être authentique dans les détails, et de laisser la romance et l’humour conduire la narration. Au cœur de chaque grand roman, ce sont les différents personnages qui emportent le lecteur dans l’histoire. Je savais que Ciro et Enza étaient des personnages riches, somptueux et hauts en couleurs. C’était un vrai plaisir de les créer.

Les descriptions sont tellement réalistes que nous avons l’impression que vous avez vécu dans les lieux, comment vous êtes-vous documentée ?

J’ai visité les lieux que je décris dans le roman. J’ai essayé d’y rester assez longtemps pour faire des recherches poussées, d’y vivre vraiment, de m’inspirer des villes, de leurs habitants, de l’architecture, la gastronomie, la couleur de la lune certaines nuits… J’ai toujours aimé voyager, découvrir la magie des lieux où je vais. Ce ne fut pas difficile de voir la beauté de l’Italie, de New York et du Minnesota. Il s’agit de lieux si différents, tous splendides à leur manière !

La famille, l’amour entre frères et sœurs ont une place importante dans le livre, avez-vous des frères et soeurs ?

Je suis le troisième enfant d’une famille unie de sept enfants, cinq filles et deux garçons. J’adore mes frères et sœurs, et nous restons très proches alors que chacun a fait sa vie et a construit sa propre famille. La relation entre mes frères a largement inspiré celle de Ciro et Eduardo. Et, c’est drôle, les sœurs du couvent me rappellent mes propres sœurs. J’ai eu la chance de côtoyer des nonnes dans ma vie, et je les adore, c’est pourquoi je les décris avec beaucoup d’humour et d’éclat.

Si vous deviez choisir, où iriez-vous vivre : à Vilminore, New York ou dans le Minnesota ?

J’aime tous ces lieux, pour différentes raisons. La splendeur des Alpes italiennes m’inspire beaucoup. L’énergie de New York est de l’adrénaline pure. Avec mon mari et ma fille, nous nous sommes d’ailleurs installés à Greenwich Village. Le Minnesota aura toujours une place spéciale dans mon cœur car j’y ai passé de nombreux et merveilleux moments quand je rendais visite à ma grand-mère. J’adore ses lacs, les gens qui y vivent, l’atmosphère qui y règne… C’est un endroit magnifique !

Vous avez une écriture très cinématographique, avez-vous déjà pensé à une adaptation de ce roman au cinéma ? Quels acteurs aimeriez vous voir dans les rôles d’Enza et de Ciro ?

J’ai récemment écrit et réalisé l’adaptation cinématographique de mon premier roman, Big Stone Gap. J’ai adoré travailler sur ce projet, et je suis en train de le terminer. L’Italienne ferait un superbe film, et il y a tellement de superbes acteurs et actrices… Je pense que je choisirais deux grands acteurs français qui, dans leur jeunesse, auraient été parfaits pour ces rôles. Catherine Deneuve incarnerait la dignité, la sérénité et la beauté d’Enza. Et je choisirais Jean-Paul Belmondo pour Ciro, car il a lui aussi la grâce, la sensibilité et la douceur qui caractérisent Ciro.

Merci à Adriana Trigiani et aux Lectrices Charleston pour cette interview !

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