L'Interview de Carine Pitocchi, lauréate du Prix du Livre Romantique 2020

Carine Pitocchi

Collibris, notre partenaire pour le Prix du Livre Romantique, a réalisé cette très belle interview de Carine Pitocchi, lauréate du Prix du Livre Romantique 2020 avec le roman Les Rêves de nos mères. Découvrez tout de suite ses réponses !

« Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ?

J’ai commencé à écrire en 2012. On peut dire que ça m’a pris comme ça, j’étais devant ma télé en train de regarder un reportage sur Hawaï et des personnages sont arrivés. Après c’est devenu tellement présent dans mon esprit qu’il a fallu que je raconte l’histoire qui se déroulait dans ma tête. En 2013, j’ai commencé à chercher un éditeur sans imaginer une seule seconde que ce serait aussi difficile. Mon parcours est jalonné de concours d’écriture et je crois que ces derniers m’ont permis de ne pas abandonner. De 2012 à 2018, je suis allée d’échec en échec sans perdre mon enthousiasme (en réalité, je l’ai perdu à plusieurs reprises si je veux être tout à fait honnête) et je suis tombée sur un concours organisé par les éditions Lattès : le Prix de la Romancière 2019. J’y ai participé sans grande conviction et fin 2018, je recevais un email de Marie Chivot Buhler m’annonçant que j’avais remporté le concours avec mon roman Toi seul. L’année suivante j’ai réitéré avec le Prix du Livre Romantique chez Charleston et vous connaissez la suite…

Vous avez participé et remporté le Prix du Livre Romantique 2020 organisé par les Editions Charleston et Pocket. Qu’est-ce qui vous a amené à participer à ce Prix ?

J’avais cette maison d’édition en ligne de mire depuis sa création. Je trouvais géniales ces filles qui dansaient le Charleston sur des évènements littéraires. Et la ligne éditoriale sortait aussi de l’ordinaire, on peut parler d’amour, de romantisme tout en portant des messages profondément féministes et Charleston avait ça dans son ADN. J’avais d’ailleurs participé au premier concours organisé en 2013 avec le roman qui a été publié chez Lattès, mais sans succès. J’avais terriblement envie de me lancer dans l’écriture d’une grande série historique mais j’avais peur de ne pas réussir à trouver un éditeur intéressé par mon histoire. La création des éditions Charleston m’a donné la dernière impulsion pour me lancer. La maison d’édition idéale pour cette série existait enfin.

Comment s’est passée cette aventure ?

J’avais ce manuscrit terminé, relu et corrigé. Je l’ai envoyé, là aussi sans vraiment trop y croire. Il s’agissait d’une série et entièrement historique. Pas d’allers retours entre passé et présent. Je n’étais vraiment pas confiante, voir même assez défaitiste. Et puis, ma mère, qui n’est pourtant pas une grande lectrice, a commencé à le lire. Quand j’ai vu à quel point elle se passionnait pour cette histoire, j’ai commencé à me dire qu’elle avait peut-être ses chances. Du coup, le stress de l’attente est monté d’un cran. La dernière semaine avant l’annonce des 5 finalistes a été assez longue. J’ai reçu le mail m’annonçant que j’étais finaliste à 18h30. J’avais passé la première étape, restait le plus dur : patienter jusqu’au résultat final. Le mois le plus long de ma vie ! Et toujours à la même heure, ce mail qui commence par : Félicitations ! Après, tout s’enchaîne, les premiers contacts, le travail éditorial et surtout la sensation d’avoir rejoint une belle famille éditoriale.

Pouvez-vous nous présenter le livre qui vous a fait gagner ce Prix, Le Rêve de nos mères ?

Les rêves de nos mères est le premier volet d’une saga historique qui verra son terme en 1945, après la seconde Guerre Mondiale. Dans le premier tome, je pose les bases du récit dans l’Angleterre du début du XXème siècle avec son faste et sa laideur. Je voulais opposer deux univers, celui de la grande aristocratie britannique en contraste avec la misère crasse des quartiers misérables de l’East End londonien. Tout ceci en mêlant la petite histoire à la grande afin d’immerger totalement le lecteur dans la période. Au gré des événements, ces personnages que tout sépare vont finalement se rencontrer et leurs destins s’entremêler sur plusieurs générations.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Les rêves de nos mères est le titre de la série. Longfield Park 1912-1914 celui du premier tome.

En fait, cette saga retrace le parcours de femmes sur plusieurs générations. Mon idée de départ était de relater l’histoire d’héroïnes durant la seconde Guerre Mondiale et puis je me suis dit pourquoi ne pas donner une place aux femmes qui les ont inspirées. C’est comme ça que je suis remontée dans le passé jusqu’en 1912. Julia, Edna, Emily et les autres de par leurs comportements, leurs actes, les rêves qu’elles portent en elles et qu’elles sauront faire vivre seront autant d’influences pour les générations qui les suivent.

Quels thèmes avez-vous voulu mettre en avant dans votre roman ?

Les droits des femmes et des enfants, l’un étant depuis toujours intiment lié à l’autre. L’émancipation des femmes. Mais aussi, un sujet toujours terriblement d’actualité : les violences faites aux femmes. Et puis des thèmes comme la résilience, le courage, l’amitié et un peu d’amour tout de même.

Quelles ont été vos inspirations ?

Downtown Abbey évidemment. J’ai adoré la série mais je trouvais qu’il manquait cet autre volet de la société britannique de cette époque. Cette face obscure qu’il est difficile d’ignorer quand on la connaît. Mon autre inspiration vient d’un des livres qui m’a le plus marquée de Jack London, Le peuple de l’abîme ou d’en bas selon les traductions.

On peut voir des avis mettant en parallèle la série Peaky Blinders avec votre livre : pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Parce que l’un des personnages principaux est un gangster. Mais c’était totalement involontaire de ma part car je ne connaissais pas encore la série quand j’ai crée le personnage de William Murphy. Il me fallait un personnage capable d’extraire Edna de sa condition, un pasteur, un médecin ou un petit voyou. Finalement, c’est la dernière option qui l’a emportée. Quant au nom de Murphy, là aussi il s’agit d’une synchronicité puisqu’au début j’avais choisi le nom de O’Connell (très irlandais mais aussi trop long à écrire). J’ai finalement ouvert mon moteur de recherche et tapé « nom de famille irlandais », le premier à sortir était Muprhy…

En conclusion, je vous dirais qu’autant la référence à Downtown Abbey était totalement voulue, autant celle aux Peaky Blinders était involontaire. D’ailleurs, je trouve que mes gangsters sont des guimauves à côté des Shelby.

On découvre avec enthousiasme que ce livre est le premier tome d’une série. A quand le tome 2 ??

J’espère l’année prochaine, cela va déprendre de mon rythme d’écriture et de la programmation éditoriale de Charleston.

Pouvez-vous nous en parler ?

Le tome deux traite de la période qui couvre la Première Guerre mondiale. Quatre interminables années pour tous les protagonistes. Evidemment, il y a des séparations, des retrouvailles, des destins bouleversés, des batailles, des nouveaux personnages et toujours un peu d’amour. Beaucoup de faits historiques réels mêlés à la fiction. Faire passer un peu de notre grande histoire dans des romans, je trouve l’exercice fascinant.

Aujourd’hui, l’appel à manuscrit est ouvert pour le Prix du livre romantique 2021 : avez-vous des conseils à donner à ceux qui souhaiteraient participer au Prix ?

De faire quelque chose qui leur ressemble. De se passionner pour leur sujet et leur histoire. Et surtout d’envoyer un manuscrit propre et corrigé.

Entre lecteurs….

Qu’aimez-vous lire comme genre de roman ?

Depuis que j’écris, je lis très peu de fiction. Je commence à avoir une sacrée collection d’ouvrages des éditions Taillandier. Donc, je lis surtout des bouquins d’Histoire et un peu les livres des copines et copains qui écrivent, qu’ils soient chez un éditeur ou en autoédition.

Quel est votre dernier coup de cœur littéraire ?

Aminata de Lawrence Hill. Un récit poignant sur l’esclavagisme.

Quelle sera votre prochaine lecture ?

Je commence à compiler des ouvrages sur l’entre deux guerres. Le tome trois des Rêves de nos mères est déjà en cours de gestation.

Le premier de la liste est un récit de Joseph Kessel intitulé Le temps de l’espérance.

Avez-vous un compte Collibris à partager à notre communauté pour échanger sur vos lectures ?

Non. J’ai toujours un peu de mal à donner des avis sur mes lectures. C’est quelque chose qui m’a toujours mis mal à l’aise et encore plus maintenant que j’écris et que je sais le travail colossal qu’il y a derrière la rédaction d’un roman. C’est tellement subjectif le fait d’apprécier ou pas un livre… »


Découvrez Les Rêves de nos mères !

1912. Lady Julia Ashford, dont le mari vient de mourir en la laissant enceinte, se retrouve seule dans l’immense domaine qui est désormais le sien, et se prépare à une vie placée sous le signe du deuil et des devoirs qui incombent à son titre. Mais voilà que son passé revient la hanter – sous la forme de Will Murphy, son amour d’enfance, gangster irlandais régnant aujourd’hui en maître sur l’East End de Londres.

La maîtresse de Longfield Park peut-elle lier son destin à cette figure de la pègre ? Sans doute pas. Tout comme elle ne devrait pas se préoccuper du quotidien de son ancienne domestique, Edna, mariée à un homme violent. Ni encourager sa cousine dans ses engagements suffragistes…

Mais la vie change en Angleterre. Autour d’elle souffle le vent des temps nouveaux, celui des révolutions et du changement social – sans compter cette guerre qui déjà se profile, imminente et terrible…

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