L'interview de Dinah Jefferies, par les Lectrices Charleston

En janvier, les Lectrices Charleston ont pu découvrir le roman La séparation de Dinah Jefferies. Suite à leur lecture, elles ont posé quelques questions à l’auteur. Voici ses réponses !

Emma est un personnage au fort caractère, une rebelle intrépide… Quelle a été votre inspiration pour créer ce personnage ? Ressemble-t-elle à quelqu’un que vous connaissez, à vous-même ?

Emma a mes cheveux bouclés, mais sinon, elle ne me ressemble pas tant que ça. Son caractère est proche du mien, quand j’étais plus jeune. Comme Emma, j’étais déterminée et je connaissais mes limites. Elle passe ses premières années en Malaisie, et la plupart des choses qu’elle voit, ce sont des choses que j’ai vues moi-même, comme lorsqu’elle visite le Musée de cires. Elle a une sœur, tout comme moi, et la Malaisie lui manque quand elle est forcée de vivre en Angleterre, comme je l’ai été. J’avais envie de chaleur et des couleurs de l’Est… L’Angleterre me paraissait fade, en comparaison. Son histoire, toutefois, est entièrement inventée. Elle finit dans un internat et se découvre une riche grand-mère. Rien de tout cela ne m’est arrivé.

Lydia écoute beaucoup de musique. Quelle aurait été la chanson parfaite pour illustrer votre livre ?

Il est difficile de répondre à cette question. Peut-être la chanson de Doris Day, Secret Love, parce que c’est l’amour secret de Lydia pour Jack qui la trouble au début.

La Malaisie semble être à la fois magnifique et violente dans votre livre. Est-ce votre vision de ce pays, les souvenirs que vous en avez ? Êtes-vous retournée dans ce pays récemment ?

Dans le livre, la Malaisie est basée sur les souvenirs de mon enfance là-bas, et sur les souvenirs de ma mère. J’ai utilisé les photos de l’album de famille pour imaginer la beauté de cette époque. Il y a eu une Urgence déclarée en 1948, après que trois planteurs de caoutchouc ont été abattus par des communistes chinois à vélo. Il y a eu ensuite une longue période de violences, qui a continué jusqu’en 1960, quand tout s’est finalement terminé. Le but des terroristes chinois était que la Malaisie devienne un État communiste. Ils ont combattu l’administration britannique pour essayer d’atteindre leur but, et l’Urgence a continué après l’indépendance malaisienne. Mon père était un fonctionnaire et tous les jours, il allait au travail accompagné de deux policiers armés. J’étais aussi habituée à voir des pistolets sur la table de l’entrée, quand les planteurs de caoutchouc venaient en ville pour une fête. Mes principaux souvenirs sont heureux, avec une vie où je passais mon temps dehors, des vacances passées sur des plages de sable d’argent d’îles bordées de palmiers… Ce sont ces souvenirs que j’ai utilisés pour écrire les histoires de Lydia et Emma. Je n’y suis pas retournée récemment, mais je suis allée au Sri Lanka, en Inde et au Vietnam, et je suis en train d’organiser un voyage en Birmanie. J’aime l’Est, probablement à cause de mon enfance, et j’espère qu’on le ressent à travers mes livres.

Merci à Dinah Jefferies et aux Lectrices Charleston pour cette interview !


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