5 questions à Leila Meacham, par les lectrices Charleston

Photo ©Marie Langmore Langmore Photography

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Leila Meacham a publié Les Roses de Somerset et son prequel La Plantation aux éditions Charleston. Cette fois, elle change d’époque et nous emmène en 1979 avec Les Virevoltants, une histoire d’amitié et de triangle amoureux pleine de suspense et de rebondissements. Nos Lectrices Charleston ont lu cette saga émouvante et ont pu poser quelques questions à Leila Meacham. Voici ses réponses.

1. Contrairement à La Plantation et aux Roses de Somerset, vos premiers romans publiés aux éditions Charleston, Les Virevoltants est un roman contemporain. Pourquoi avez-vous choisi de faire commencer votre histoire au Texas, en 1979 ?

Les Virevoltants est mon second roman. Il est très éloigné du premier, du troisième et maintenant du quatrième – car j’ai écrit un autre récit se déroulant dans les années 1900. Lorsque j’ai commencé à écrire Les Virevoltants, je ne pensais pas que mon troisième roman, La Plantation, serait le préquel des Roses de Somerset, et donc une autre fiction historique. Lorsque je lis pour mon propre plaisir, je préfère la littérature contemporaine. L’une des règles de base pour un écrivain est « écris ce que tu aimes lire ». Ainsi, après Les Roses de Somerset, j’ai décidé d’entraîner ma plume à l’écriture d’un roman qui se passe de nos jours. Le Texas est un vaste État composé de cinq régions distinctes, remarquables par leur environnement socio-économique particulier, et l’état d’esprit et la culture qui vont avec. J’ai choisi le Texas Panhandle : c’est un espace difficile à cerner et j’ai pensé que ce serait le meilleur endroit pour ce roman. À l’image des virevoltants déracinés de la région, qui s’envolent par-dessus les kilomètres infinis de prairie, Cathy, John et Trey, en tant qu’orphelins ou des enfants abandonnés, sont eux aussi sans racines.

2. Dans ce roman, le « personnage principal » est un trio. Cela a-t-il rendu l’écriture du roman plus difficile ?

Oui, il y a bien un trio dans Les Virevoltants, ou plutôt un « triangle » comme on dit aux États-Unis, mais non, je n’ai pas trouvé que mettre en scène trois personnages principaux était plus difficile. J’ai adoré le challenge qu’a été la création de ces trois personnages-clés : ils ont chacun une personnalité, des états d’esprits, des buts et des mœurs différents, mais ont néanmoins tissé un lien fort, qui les unit comme une vraie famille. Une fois que ces personnages ont été créés, leurs différences ont déterminé le cours de leur vie et, par conséquent, l’intrigue du livre. Je ne dis pas qu’ils ont rendu l’écriture du livre simple, mais ils ont tracé une route, inéluctable, qui m’a permis de développer plus facilement l’histoire.

3. Cathy, John et Trey ressemblent-ils à des personnes que vous connaissez ? Avez-vous été inspirée par des proches ou connaissances ?

Non, je ne connais personne qui ressemble à Cathy, John ou Trey, ou à aucun autre des personnages des Virevoltants. Je n’ai jamais basé mes histoires sur des gens que je connaissais (je n’aurais jamais osé !). C’est aussi ce que j’aime dans l’idée d’écrire : la création, sur du papier, de personnes que je ne connais pas. J’aimerais vous dire que l’histoire et les personnes viennent d’ailleurs que de mon imagination, mais ce n’est pas le cas… Néanmoins, si je devais identifier une source d’inspiration pour John, j’évoquerais un jeune homme sensationnel et incroyable, auquel j’avais été présentée alors que j’étais en troisième année à l’Université. Nous ne nous sommes alors rencontrés que brièvement, une ou deux minutes en tout et pour tout. C’était à l’occasion d’une fête de départ donnée en son honneur. Il venait tout juste de recevoir son diplôme et j’étais venue avec un ami à lui. Nous venions tous les deux de la même ville, et mon rendez-vous galant m’avait raconté son histoire. Il avait été une star du football chez lui, diplômé major de sa classe, il était le plus grand « agitateur » de la ville. Rien n’était trop fou pour lui, que cela soit au lycée ou au collège, il essayait tout, et les filles étaient folles de lui. Vous pouvez imaginer ma surprise quand j’ai appris que cette fête n’était pas donnée pour marquer le début de sa carrière mais plutôt le début de sa prêtrise ! Il partait en effet rejoindre les ordres le matin suivant.

4. Les trois personnages principaux partagent une forte amitié et un amour véritable. Pensez-vous que les hommes et les femmes peuvent être amis, et cela sans qu’il n’y ait aucune confusion ni ambiguïté ?

Maintenant que j’y pense, il y a en effet un trio composé de deux hommes et d’une femme dans les trois livres que j’ai publiés : dans Les Roses de Somerset, Percy Mary et Ollie ; dans La Plantation, Silas, Jessica et Jeremy. Dans ces relations, les deux hommes aiment chaque fois la même femme, mais un seul gagne son cœur. C’est également le cas dans Les Virevoltants, cela doit donc laisser supposer que je ne crois pas que les hommes et les femmes puissent avoir une relation platonique sans que l’un des deux n’espère plus. Mais je ne suis pas sûre de penser cela. Dans certaines relations hommes/femmes, je pense qu’il est tout à fait possible que les deux protagonistes chérissent une intimité platonique qu’ils ne peuvent partager avec les personnes de leurs sexes. Chacun apporte alors son point de vue genré dans les confidences.

5. Êtes-vous actuellement en train de travailler à l’écriture d’un nouveau roman ? Allons-nous de nouveau rencontrer les personnages des Virevoltants ?

Je viens juste de terminer mon quatrième roman, Titans, qui prend lui aussi pour décor le Texas, mais cette fois-ci une autre région de l’Etat : le centre du Texas. L’histoire se joue sur fond d’élevage de bétail, de production d’huile et de jumeaux séparés à la naissance. Ce fut un roman extrêmement difficile à écrire ; peut-être est-ce à cause de cela que c’est l’un des romans que j’aime le moins, tout en étant celui dont je suis le plus fière. Il sortira en 2016*. Je peux également vous dire que non, nous ne rencontrerons plus les personnages des Virevoltants. John continuera à vivre sa vie de pénitent, Cathy deviendra chirurgienne et son fils poursuivra sa carrière, qui l’amènera à faire le tour du monde comme sa mère l’avait espéré. Mais ils resteront une famille. Comme Cathy le dit, « c’est bien assez. ».

*Titans, Grand Central Publishing, parution prévue en avril 2016

Merci à Leila Meacham et à nos lectrices Charleston pour cette interview !

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