Conseils d'écrivains : Sophie Carquain

La deuxième édition du Prix du Livre Romantique s’ouvrira lundi 1er juin. Jusqu’au 1er octobre 2015, vous pourrez participer à ce Prix en déposant votre manuscrit. Mais la rédaction d’un texte est parfois compliquée ! Pour vous accompagner tout au long du Prix du Livre Romantique, nous avons demandé à des écrivains de vous donner leurs meilleurs conseils.

Sophie Carquain, Paris, septembre 2013.On inaugure les conseils d’écrivain du Prix du Livre Romantique 2015 avec Sophie Carquain. Journaliste et écrivain, Sophie a écrit plus de 200 histoires, contes et petits romans pour enfants, dont 100 histoires du soir et Petites histoires pour devenir grand 1 et 2, prix Griffe Noire 2005. Mais elle s’adresse également aux plus grands : elle a co-écrit des essais de psychologie avec Maryse Vaillant (dont Entre sœurs), et une magnifique biographie romancée de Duras, Beauvoir et Colette, parue aux éditions Charleston l’an dernier.

Voici ses trois conseils aux écrivains qui veulent se lancer !

1/ LA RÉCOLTE

La théorie du petit carnet : je l’ai en permanence sur moi quand je débute un livre. On vit en permanence avec ses personnages, on les nourrit de ce que l’on voit dans la réalité, d’une mimique observée à la terrasse d’un café, par ex. Il m’arrive de griffonner dans le noir, au cinéma ou au théâtre.

Les auteurs-tremplin. J’ai constaté qu’il suffisait parfois de lire quelques lignes pour se débloquer. Mais, attention ! Ce coup de baguette magique ne fonctionne pas avec tous les écrivains. Pour moi, Haruki Murakami (surtout lui !), Raymond Carver ou Marguerite Duras, mais aussi l’américaine Anne Tyler (par exemple pour Voyageur malgré lui), Romain Gary (pour Gros Câlin) sont des magiciens. Il me suffit de lire un paragraphe pour ressentir une impulsion.

2/ LE SECOND REGARD :

Après avoir écrit, dans une sorte d’ivresse, car il ne faut rien oublier, ni les idées, ni les sensations, ne pas perdre de vue les différents personnages, le décor, etc, il faut passer au second temps de l’écriture. Ce second temps, c’est celui du lecteur. Il faut relire avec un second œil, celui du lecteur inconnu, pour rendre la lecture universelle et pas égocentrique. Sinon on est dans l’ego, le narcissisme ! Cela nécessite de couper, corriger…Mais tout en conservant sa « petite musique »…

3/ NE PAS OUBLIER LE CORPS

N’oubliez pas le corps ! Pensez par exemple aux odeurs dans une pièce, aux couleurs, aux vêtements, et même au décor. Faites le test. Relisez un paragraphe et demandez-vous : «Est-ce que cette pièce sent le renfermé, une odeur de jasmin, de frangipane ? Est-ce qu’on y entend un merle chanter, ou un marteau-piqueur ? C’est ce qui différencie la littérature de la philosophie, a fortiori quand on écrit un roman d’évasion. Ecrire ça n’est pas simplement dire ce qu’on a sur le cœur, ou rester enfermé dans son petit cerveau. C’est incarner les messages dans des personnages, faire ressentir, émouvoir. La littérature jeunesse m’a beaucoup aidée dans cette direction. Car c’est aussi de cette façon que l’on prend le lecteur- petit ou grand- par la main. Et qu’on ne le lâche pas!

Un immense merci à Sophie pour ces très bons conseils !

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