L'interview de Adriana Trigiani, par les lectrices Charleston

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Après le succès de L‘Italienne, Adriana Trigiani revient avec Bienvenue à Big Stone Gap, un « small town novel » se déroulant dans une petite ville, où tout le monde se connaît. Le roman nous propulse en 1978, à Big Stone Gap, en Virginie. Il nous conte la vie d’Ave Maria, jolie célibataire de trente-six ans autoproclamée vieille fille et nous fait vivre sa vie faussement paisible, partagée entre son travail à la pharmacie et son cercle d’amis. Entre héritage, demandes en mariage et révélations, le roman nous entraîne dans la vie trépidante de son héroïne. Plein de drôlerie et d’émotions, ce roman parle de la force de l’amitié et de l’amour.

Pour ce nouveau roman, Adriana Trigiani s’est confiée à nos lectrices en répondant à leurs questions sur Bienvenue à Big Stone Gap.

Vous avez grandi à Big Stone Gap (Virginie). Aimiez-vous vivre là-bas ? Vous êtes-vous inspirée des habitants de Big Stone Gap pour écrire votre roman ?

J’ai adoré grandir à Big Stone Gap. C’était une paisible petite ville minière dans les Appalaches. Il y avait deux industries : l’industrie des mines de charbon et l’industrie des chemins de fer. Mon père, dans le cadre du programme dit de « guerre contre la pauvreté » des années 1970, a fait déménager notre famille en Virginie pour créer une usine de vêtements. Nous ne sommes ensuite jamais partis ! Ma mère vit toujours à Big Stone Gap, bien que sept d’entre nous soient partis s’installer dans des villes disséminées à travers le pays.

De bien des façons je me suis inspirée des habitants de Big Stone Gap pour écrire mon histoire. J’admirai mes professeurs, les artisans locaux et les travailleurs, notamment les mineurs de charbon, et ce fut une joie pour moi d’écrire une fiction à propos d’eux.

Pourquoi avez-vous choisi de faire se dérouler votre histoire dans les années 70 ?

Dans les années 1970 j’étais une petite fille. J’ai adoré la décennie, les modes et les possibilités. J’imagine que nous idéalisons tous notre enfance, et j’idéalise certainement la mienne. C’est comme si je gardais de ces jours un souvenir quasi surnaturel. De plus, tous les grands romans ont besoin d’un contexte historique en toile de fond, et j’en avais un super avec Big Stone Gap. La star de cinéma Elizabeth Taylor est venue à Big Stone Gap, avec son mari John Warner, en 1978. Elle s’est étouffée avec des os de poulet en goûtant le poulet frit local, et cela a fait la Une des journaux puis l’histoire de la ville.

Le personnage d’Ave Maria vous ressemble-t-il ? Vous sentez-vous plus Italienne qu’Américaine comme elle-même semble le faire ?

Eh bien, il se peut qu’elle m’ait ressemblé quelques instants, mais elle ressemble plus maintenant à Ashley Judd ! Je me suis toujours sentie plus Italienne qu’Américaine parce que, pour moi, être Américaine demande une énergie démesurée. À 15 ans, j’ai eu la chance de visiter Paris, la campagne française, etc. J’ai toujours adoré la France. J’ai appris le Français pendant 3 ans au Lycée (j’ai malheureusement perdu ma capacité à le parler et à l’écrire) mais j’adorais tellement de choses à propos de la culture française ! Et j’adore toujours ! C’est un tel honneur pour moi d’être publiée en France ! Et bien sûr, la France et l’Italie sont tellement proches. J’aime l’Histoire, les Antiquités, la gloire de l’Europe sous toutes ses formes, dans toute son humanité. J’ai fait de mes grands rêves des rêves américains et j’espère que mon travail sera, quant à lui, européen. C’est en tout cas l’objectif que je vise.

Vous avez inclus Elizabeth Taylor dans votre roman. Est-elle un symbole pour vous ?

Les petites filles italiennes et américaines ont toujours essayé de ressembler aux brunes qui faisaient du cinéma. Pour ma mère, ce fut Hedy Lamarr et Elizabeth Taylor. Quand il était petit garçon, mon père a eu un gros coup de foudre pour Elizabteh Taylor ; j’ai donc entendu parler d’elle avant d’avoir vu le moindre de ses films. Quand j’étais petite, j’adorais Le Grand National (1944). J’avais une tante géniale, Tante Mary, qui m’a vraiment tout appris à propos des vieux films. La version faite par Franco Zeffirelli de La Mégère apprivoisée est l’une de mes versions préférées, Elizabeth Taylor y est incroyable. Quand Whoopi Goldberg est venue pour jouer le personnage de Fleeta dans l’adaptation cinématographique de Big Stone Gap (à ce propos, elle a un magnifique accent !), elle m’a dit qu’Elizabeth Taylor aurait adoré le livre et le film. Elle m’a dit qu’elle aurait voulu jouer dedans ! Whoopi Goldberg et Elizabeth Taylor étaient de bonnes amies. Dans la version de notre film, Elizabeth Taylor est interprétée par Dagmara Domincyzk, qui est la véritable femme de Patrick Wilson, qui joue Jack MacChesney. Je pense que nous tous les membres de la famille ont joué dans le film !

Votre livre a été adapté en film. Avez-vous aimé le casting ? Quelle a été la nature de votre travail sur le film ?

J’ai écrit et mis en scène la version long-métrage de Big Stone Gap. Ce fut tellement excitant et un tel honneur – le film est superbe – que j’ai hâte qu’il arrive en France. J’ai adoré le casting – nous avons un casting magnifique – avec Ashley Judd, Patrick Wilson, Whoopi Goldberg, John Benjamin Hickey, Anthony LaPaglia, Jane Krakowski, Jenna Elfman, Chris Sarandon, Paul Wilson, Mary Testa, Judith Ivey, Mary Pat Gleason, mon frère Carlo Trigiani. Mon frère Micheal Trigiani a quant à lui joué la bande originale du film. La musique a été composée par John Leventhal ; sa femme Rosanne Cash chante également sur la bande-originale.

C’est un bon gros film romantique et amusant et vous vous sentirez comme les habitants de Big Stone Gap quand vous le verrez. Je suis bien sûr persuadée que vous vous sentirez de la même façon en lisant le livre. Et je suis très heureuse à l’idée que mes merveilleuses amies Françaises puissent lire Big Stone Gap.

Merci à Adriana Trigiani et à nos lectrices Charleston pour cette interview !


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