L'interview de Martha Hall Kelly, par les Lectrices Charleston

 

Martha Hall Kelly a répondu aux questions des Lectrices Charleston sur son roman Le Lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux, une histoire inspirée de faits réels qui l’ont extrêmement émue. Découvrez ses réponses !

Comment avez-vous découvert l’existence de Caroline ? Qu’avez-vous éprouvé en vous rendant en Pologne ?

J’ai découvert son histoire quand je suis allée visiter la maison de Caroline à Bethlehem, dans le Connecticut, à environ deux heures au nord de mon ancienne maison. Caroline et sa famille avaient nommé la maison « The Hay », mais maintenant elle s’appelle « La Maison et les Jardins de Bellamy-Ferriday », c’est un musée depuis la mort de Caroline, et la belle vieille maison de bardeaux blancs et ses jardins peuvent être visités. J’avais envie de voir la maison depuis que j’avais lu dans un magazine que le jardin avait les plus beaux lilas. Le mois de mai était celui de la fête des mères – ma mère était décédée récemment – et elle aimait les lilas. J’étais triste, elle me manquait et mon mari m’a proposé de s’occuper de nos trois enfants afin que je puisse visiter la maison. Je suis si heureuse d’avoir accepté sa proposition. Les lilas (et la maison) étaient incroyables et menaient à une toute nouvelle vie pour moi.

Visiter la Pologne était un voyage très émouvant. J’ai emmené Michael avec moi, mon fils de dix-sept ans, et il en a filmé une bonne partie. Nous avons commencé par Lublin, d’où les filles venaient. C’était si émouvant de marcher dans les rues que les filles avaient traversées et de voir le château géant de Lublin dont elles avaient toutes tellement peur. Il y a un musée merveilleux (mais effrayant) à Lublin, le musée du martyre sous l’horloge, qui se trouve dans le sous-sol d’un immeuble de bureaux d’apparence normale qui était autrefois le quartier général nazi pour la Pologne. Les nazis ont réaménagé le sous-sol avec des cellules où ils ont torturé des prisonniers (beaucoup de « lapins » ont rapporté y avoir été battus) et aujourd’hui ces cellules contiennent de belles expositions commémorant les patriotes clandestins polonais. C’est là que j’ai vu l’une des soi-disant « lettres d’urine », que j’écris dans le livre, pour la première fois, sous verre. Cela m’a fait pleurer de voir cette lettre incroyable qui avait été si intelligemment passée en contrebande de Ravensbruck.

   

Que pensez-vous du titre choisi en France pour votre livre ? J’ai vu que vous étiez en pleine écriture d’un prequel de ce roman, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

J’adore le titre ! Quand j’ai dit à mon mari le titre français, il a souri et a dit : « Les Français ont toujours raison, n’est-ce pas? » Je suis tout à fait d’accord.

Oui, je viens juste d’écrire mon dernier brouillon du prochain livre – c’est un préquel ayant pour titre Gin Lane. Comme Caroline, sa mère Eliza a consacré sa vie à aider les moins fortunés. La cause d’Eliza était de se rassembler autour des émigrés russes ruinés par la révolution russe, pendant la Première Guerre mondiale, les soit-disant Russes blancs. Une grande partie de Gin Lane a lieu à Paris, où tant de ces anciens aristocrates ont fui après la révolution. Il s’appelle Gin Lane, d’après la rue sur laquelle se trouve l’incroyable « cottage » d’Eliza, à Southampton, dans la ville de New York. Eliza y hébergea les femmes nouvellement démunies, ce qui créa une vague dans la ville conservatrice.

   

Parmi les 3 protagonistes, laquelle vous a été la plus difficile à analyser (recherche, retranscription, mise en scène…) ?

Certainement Herta Oberheuser. Quand j’ai écrit le livre pour la première fois, je l’ai rendue très mauvaise et désagréable, un cliché nazi, vraiment. Un agent que j’ai sollicité m’a dit qu’elle ne me représenterait que si je prenais un an pour réécrire Herta afin de la rendre plus racontable, moins stéréotypée. J’ai donc passé une année à faire des recherches non seulement sur Herta, mais aussi sur le national-socialisme. Je suis tellement contente d’avoir fait ce qu’elle m’a demandé, parce que ça a fait toute la différence.

   

Pensez-vous écrire d’autres romans sur la Seconde Guerre Mondiale ? Ou sur d’autres périodes de l’Histoire ?

Mon troisième livre traite de l’arrière-grand-mère de Caroline Ferriday, Eliza Jane Woolsey, qui était infirmière sur le champ de bataille de la guerre de Sécession, donc ce n’est pas la Seconde Guerre mondiale, mais c’est définitivement historique. Je pense déjà au tome 4 et j’ai une bonne idée au sujet de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, il y a eu tellement de livres sur la Seconde Guerre mondiale, mais peut-être que dans le tome 4 nous serons prêts pour un autre.

Merci pour vos questions pertinentes.

Et encore une autre chose – je dois bientôt venir à Paris pour la recherche du livre #2 et je serais ravi de tous vous rencontrer. 🙂

   

Un grand merci aux Lectrices Charleston pour leurs questions et à Martha Hall Kelly pour ses réponses !


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