L'interview d'Emma Mars

L’auteur de la série best-seller Hôtel est de retour avec le tome 1 de Castelletto ! Découvrez les réponses d’Emma Mars aux questions des Lectrices Charleston !

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire sur le Castelleto ?

Il y a eu tout d’abord un premier voyage à Venise fin 2014, au cours duquel j’ai découvert l’existence de ce fait historique. J’ai trouvé cela tellement étonnant – un état devenant opérateur public d’une maison close ! – que de retour en France je me suis documenté sur le sujet.
Ce que j’ai appris par mes lectures dépassait les scénarios les plus fous. Partant de là, j’ai élargi mes recherches à la vie à Venise au XIVe siècle, pour réaliser que cette période, bien que méconnue, était l’une des plus riches en événements de la République de Venise : essor du carnaval, batailles en Dalmatie pour conserver ses colonies, deux épidémies de peste majeures (1348 et 1361), batailles pour le pouvoir et destitution d’un doge (Marino Falier), etc.

Vous êtes-vous inspirée de quelqu’un qui a existé (ou existe aujourd’hui) pour créer le personnage de Chiara ?

Comme indiqué en début d’ouvrages, certains personnages du Castelletto sont réels (y compris Lucia Nigra, la terrible matrone), et d’autres sont des inventions inspirées de ce que pouvait être la condition des femmes à l’époque. Chiara appartient à cette seconde catégorie. Elle incarne pour moi toutes les prostituées vénitiennes, et leur désir collectif d’émancipation.

Avez-vous passé beaucoup de temps à Venise pour connaître tous les secrets de ses quartiers ?

J’y ai fait trois séjours, et j’ai aussi (et surtout) beaucoup lu. D’une manière générale je pense que ce sont les allers-retours que l’on peut faire entre la documentation écrite, livresque, et ce que l’on peut observer par ailleurs sur le terrain, qui permet de donner une matière crédible, quand il s’agit de redonner vie à une période passée, surtout si éloignée et différente de la nôtre. En tout cas, j’espère que j’ai réussi à vous rendre la Venise du XIVe siècle aussi vivante et familière que possible ! 😉

Pourquoi avoir choisi de centrer le tome 2 sur le personnage de Nicola ?

Pour plusieurs raisons. La première, c’est que l’Église était réellement au cœur du dispositif répressif qu’était le Castelletto. Et ça, je voulais que le lecteur en prenne bien conscience. À côté de ça, qui était la position officielle de l’Église, je trouvais intéressant qu’on suive le cheminement propre de Nicola, qui lui aussi, à sa façon, effectue un parcours d’émancipation. Il n’en a pas forcément conscience au début (tome 1), mais lui aussi, au même titre que Chiara, il est prisonnier d’un carcan dont il va peu à peu vouloir se libérer, par amour pour elle. Dans ce tome 2, leurs destins se croisent et se lient donc de manière cette fois inextricable. Ils sont en quelque sorte « prêts » pour les grands bouleversements qu’ils vont vivre dans le troisième tome !

Merci à Emma Mars !


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