Les coulisses d'une maison : le travail des agents littéraires
Les Roses de Somerset, de Leila Meacham, premier roman des éditions Charleston, nous a été livré ce matin par notre imprimeur italien, LEGO : un beau bébé de 512 pages et 900g ! C’est le début d’une belle aventure : le 14 janvier, le livre sera disponible en version numérique, et le 18 janvier, vous le trouverez dans toutes les (bonnes !) librairies. Mais avant d’en arriver là, la route a été longue. Prêtes pour un voyage à remonter le temps ? Voici la petite histoire d’un roman de littérature étrangère…
Deux vies, deux salons…
Les romans comme Les Roses de Somerset ont deux vies : une première, dans leur pays de publication ; pour Les Roses de Somerset, ce sont les Etats-Unis. Roses (son titre américain) est publié le 6 janvier 2010 et entre dès sa sortie dans la liste très prisée des best-sellers du New York Times. En février 2010, les libraires suggéraient aux lectrices américaines de… s’offrir Roses pour la Saint Valentin ! Ah ! ces Américains ! Fort de ce succès, Roses a alors débuté sa seconde vie. Il faut savoir que les romanciers américains ont tous leur agent, qui leur trouve un éditeur chez eux (et qui négocient de belles avances pour eux !), mais qui les défend aussi à l’étranger. C’est lors du salon du livre de Londres (London Book Fair, en avril chaque année) et du salon du livre de Francfort (la Frankfurter Buchmesse, en octobre) que la deuxième vie des romans commence.
… et une multitude d’agents !
À Londres, l’agent de Leila Meacham défend alors son roman auprès des éditeurs venus du monde entier. Et il a bien travaillé : en moins de deux ans, Roses était publié dans 25 pays : en Allemagne, en Italie, en Angleterre, en Turquie, au Brésil, en Suède, en Finlande, en Israël, en Norvège, en Pologne, aux Pays-Bas, en Bulgarie, en République Tchèque, en Slovaquie, en Hongrie, en Chine, en Serbie, au Portugal et en Espagne. Ouf ! Bref, il a été vendu partout sauf… en France. C’est alors qu’un « subagent » français est entré dans le jeu.
Ce subagent français, mandaté par l’agent de Leila Meacham, m’a présenté ce roman comme le nouveau Autant en emporte le vent. Étant une grande lectrice des sagas historiques et familiales, il n’en a pas fallu davantage pour attirer mon attention. Je me suis plongée immédiatement dans la lecture de ce roman et… impossible de m’arrêter. Dès le premier chapitre, j’ai été happée par l’histoire de Mary, une vieille femme très digne, qui, avant de mourir, change son testament à cause d’un lourd secret de famille… J’y ai retrouvé le même plaisir de lecture que dans Les oiseaux se cachent pour mourir ! Quelques jours plus tard, je présentais notre offre au subagent français… qui l’a transmise à l’agent américain, qui l’a transmise à Leilea Meacham qui l’a… acceptée ! L’édition française de Roses était lancée !
Karine Bailly de Robien