L'interview d'Alia Cardyn par les Lectrices Charleston
Les Lectrices Charleston ont pu poser leurs questions à Alia Cardyn pour son nouveau roman Le choix d’une vie. Voici ses réponses !
Comment vous est venue l’idée d’écrire un livre sur l’insémination artificielle ?
L’intrigue m’est apparue alors que je roulais au milieu des champs pour aller chercher mon fils à la crèche. J’ignore si mon esprit l’a construite à mon insu pendant des semaines mais ici, elle s’est dessinée d’un seul tenant, en plusieurs parties dans le roman. Plus fort que tout, c’est surtout l’avant-dernier chapitre qui s’est imposé à moi et le tout premier que j’ai écrit. Je voulais raconter une histoire qui mènerait à cette fin-là alors que dans mon précédent roman, je n’avais aucune idée de la suite du récit en écrivant. J’imagine que chaque livre a son histoire et sa façon de se construire…
La PMA est un sujet qui est aujourd’hui au cœur des débats, cela faisait-il longtemps que vous souhaitiez écrire un livre sur le sujet ?
J’ai commencé l’écriture du roman en décembre 2016. Je suis Belge et notre loi est bien différente de la loi française, en débat aujourd’hui. J’ai eu la chance d’interviewer beaucoup de spécialistes (médecins, psys, candidates à la PMA célibataire ou en couple hétérosexuel ou homosexuel) et j’ai donc appris notamment qu’en France la loi était assez désuète. J’en suis presque tombée de ma chaise, comme on dit ici! Par exemple, alors qu’il y a une pénurie de don de sperme importante, la loi ne permet qu’aux hommes pères de famille de faire ce type de don, pas aux célibataires! Par ailleurs, il faut certaines conditions pour qu’un couple hétérosexuel puisse en bénéficier en France ! Cette situation a donné lieu à l’expression « bébés Thalys », les couples homosexuels et les célibataires étant contraints de réaliser leur projet chez nous les Belges ou dans d’autres pays.
C’est donc avec beaucoup de joie que j’ai appris récemment que Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, souhaitait revoir cette loi. Quel courage d’aborder ce débat compliqué! J’espère qu’une loi plus juste pourra être adoptée suite à son initiative!
Comment vous inspirez-vous de votre quotidien de coach de vie pour écrire vos romans ?
J’adore inventer donc je ne puise pas dans mon quotidien pour créer les personnages de mes livres. J’aime au contraire que mes personnages principaux soient très différents de moi car cela m’offre la surprise et l’aventure qui m’amusent! Par contre, le fait d’avoir beaucoup travailler sur « l’humain » m’aide je l’espère à bien décrire certains ressentis ou contribue à une certaine empathie à l’égard de mes personnages. Au lecteur de juger si cela se vérifie car difficile d’être objective sur mes écrits…
Le choix est une thématique qui revient dans les deux romans, ça semble être une thématique chère à votre cœur, pourquoi ?
Je n’en avais pas pris conscience… J’adore ce mot. Un des plus beaux de la langue française et une des plus grandes richesses pour un être. Avoir le choix. Tout prend vie lorsque le choix est là et tout se meurt lorsqu’il n’est plus. Je suis fascinée par la construction d’un choix, comment il prend racine dans notre histoire, évolue au fil de nos expériences pour finalement s’exprimer un jour, souvent suscité par une rencontre inspirante!
Merci pour ces belles questions qui m’ont amenée à réfléchir sur mes choix !
Merci à Alia Cardyn et aux Lectrices Charleston pour cette interview !