L'interview de Béatrice Courtot

 

Les Lectrices Charleston ont posé leurs questions à Béatrice Courtot sur son premier roman, La Vallée des oranges, qui a reçu le Prix du Livre Romantique 2018 ! Découvrez ses réponses !

Pourquoi avoir fait de l’orange l’élément central de votre récit ?

J’ai vécu deux ans en Espagne et là-bas, l’expression mi media naranja – ma moitié d’orange – désigne l’âme sœur. Ce fruit symbolise l’union parfaite entre deux êtres, initialement coupés en deux. Cette image de quête d’un alter ego me plait beaucoup. Par ailleurs, l’une de mes citations préférées La terre est bleue comme une orange de Paul Eluard est une métaphore de la femme au visage rond et aux yeux bleus. Un symbole de plénitude.
L’orange, c’est aussi le charme de la Méditerranée. Un fruit d’hiver, gorgé de soleil. Sensuel et résistant, à l’image de Magdalena, l’héroïne du roman.
Enfin, la Vallée des Oranges désigne la région de Sóller, à Majorque. Un jardin d’Eden rempli d’agrumes, perché à flanc de colline, à proximité de la mer. C’est un endroit encore préservé du tourisme de masse où j’aime aller en vacances. Actuellement, les insulaires se battent pour conserver l’authenticité de leur orange de Sóller, cultivée depuis des siècles.

  

D’où vous est venue l’idée de partager des recettes majorquines en début de chapitre (idée que j’adore complètement !) ?

Ravie que ces recettes vous aient plu ! Je suis très attachée à la gastronomie locale et de saison ainsi qu’à la transmission du savoir-faire culinaire. Majorque est une île de traditions. La cuisine des Baléares, entre terre et mer, est faite de contrastes et de désaccords, à l’image de leur Histoire. L’aigre-doux, le croquant et le moelleux, le sucré et le salé, le chaud et le froid. J’ai voulu faire partager aux lecteurs les senteurs, les couleurs, les émotions suscitées par cette cuisine typique, semblables à celles que j’ai vécues sur place. Les effluves de fleurs d’orangers, le goût du Pa’amb oli, ce pain croustillant à l’huile d’olive fruitée, le geste agréable d’épépiner des poivrons rouge luisant… J’aime cuisiner et découvrir de nouvelles saveurs. A l’image de ces recettes qui font partie de l’identité de l’île.

   

Pourquoi avoir décidé de dater une partie de votre récit durant la guerre civile ? Est-ce que cette période a une signification particulière pour vous ?

Pas personnellement. Mais quand je vivais en Espagne, j’ai ressenti fortement ce poids du passé. Aussi bien dans les médias, la politique que dans la littérature ou encore dans l’art. Près de quatre-vingt ans après le début de ce conflit (1936-1939), le sujet est encore sensible et divise les espagnols, notamment la question de la mémoire des victimes de la guerre civile. Cette période sombre de l’Histoire a également touché les îles Baléares. Je me suis documentée en me demandant quels secrets se cachaient derrière leurs volets vert olive des maisons de Sóller. Sur fond de révolution espagnole, j’ai donc imaginé et fait évoluer une héroïne sans pour autant tomber dans le pathos. Car malgré la guerre, l’amour est toujours bien présent. C’est bien là, une touche « Charleston » !

   

Quelle a été votre première réaction lorsque l’on vous a annoncé que votre roman remportait le prix du livre romantique 2018 ?

J’ai dû relire une dizaine de fois le mail « vous êtes LA gagnante de cette édition anniversaire du Prix du livre romantique 2018 » avant de réaliser ce qui venait de m’arriver. Mon cœur battait à tout rompre. Mes mains étaient moites. J’avais le sourire jusqu’aux oreilles. Ma première réaction a été d’appeler ma grand-mère, Manou, pour la prévenir. Elle était la seule à avoir lu mon manuscrit et à savoir que je postulais à ce prix. J’ai un lien très fort avec elle, c’est ma première confidente et la meilleure coach qui soit ! C’est grâce à son amour des mots, ses conseils avisés, ses corrections détaillées et ses encouragements que j’ai pu mettre un point final à la Vallée des oranges. Nous étions émues toutes les deux et osions à peine y croire ! C’était une joie partagée.

   

Un nouveau roman est-il en écriture ?

Pour ne rien vous cacher, oui, mais c’est encore au stade initial ! L’histoire se déroulerait sur autre rive de la Méditerranée. Cette fois-ci, directement en lien avec mon histoire familiale avec comme toile de fond, les dunes du Sahara, les palmiers dattiers et les acacias sauvages…

   

 Merci à Béatrice Courtot pour ses réponses ! 🙂


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