L'interview de Mily Black, par les lectrices Charleston
Mily Black débarque aux éditions Charleston (dans la collection Diva Romance) avec son nouveau roman, « Petits dérapages et autres imprévus », qui vous raconte avec une bonne dose d’humour l’histoire de Louise, testeuse d’hôtels de luxe et amoureuse secrètement du très séduisant Francis qui n’est autre que…son collègue ! Incapable de lui déclarer sa flamme à cause de sa timidité, elle est décidée à demander une mutation pour démarrer une vie plus stable. C’est le moment que choisit le destin pour échanger sa valise de pulls sages et pantalons sobres contre des tenues bien plus osées… qui ne laissent pas Francis indifférent. Sous le soleil de la Floride, Louise va multiplier les dérapages, pour notre plus grand plaisir.
Découvrez ce qu’a répondu Mily Black aux questions de nos lectrices Charleston sur ce dernier roman.
Pour réussir à écrire une comédie romantique, faut-il que l’on soit soi-même lectrice de ce genre de littérature ?
La lecture est comme toute relation humaine, plus vous côtoyez quelqu’un, plus vous apprenez à connaître. Ses petites manies, ses défauts ou encore sa façon d’être vous sont familiers à tel point que vous pouvez l’imiter, ou anticiper son avis sur une question d’actualité, par exemple.
En lisant des comédies romantiques, vous finissez par être capable de prévoir comment va réagir le héros en voyant pour la première fois l’héroïne, pourquoi cette dernière ne veut pas se laisser approcher… Les rebondissements sont aussi calculés. Pour une auteure très connue que je ne citerai pas, chaque tome d’une de ses sagas était bâti de la même façon. Ses deux personnages principaux se rencontrent, ont le coup de foudre, succombent l’un à l’autre, se séparent pour une raison (souvent) bidon avant que le héros ne vienne la supplier de l’épouser. Le rythme était bon, mais ça permet aussi de voir qu’il faut réussir à s’éloigner de sa zone de confort.
Et c’est là qu’un auteur va pouvoir se démarquer en laissant le lecteur qui sommeille en lui s’exprimer et dire : « j’en ai assez que l’homme soit beau, riche et arrogant ». Francis est assurément séduisant, mais ne roule pas sur l’or. Cela le rend plus humain, plus proche de nous. Louise ne porte pas de vêtements dernier cri, elle n’a pas un travail qui lui permet un train de vie d’enfer… J’ai ainsi voulu casser les codes que j’apprécie néanmoins dans mes lectures.
Donc oui, pour réussir à écrire une comédie romantique, il faut en lire, rien que pour savoir ce qui nous plait à nous en tant que lecteur et ce qu’on préfère modifier.
À votre avis, quels sont les ingrédients indispensables pour une comédie romantique réussie ?
De la bonne humeur !
Si l’auteur n’était pas dans son assiette au moment d’écrire une comédie romantique, ça se sent immédiatement dans son choix de mots, le rythme de ses phrases et surtout dans la légèreté caractéristique de ce genre. Il va vouloir raccourcir une scène « parce qu’il n’est pas d’humeur » ou encore insister sur des « points négatifs » qu’en temps normal il aurait occultés.
Quand je me sens morose, fatiguée, ou stressée (oui, ça arrive !), je m’attaque aux moments où l’héroïne aura justement ce ressenti. Je me sers de mes propres émotions pour en faire passer dans mes mots et ne pas saborder les scènes qui doivent être drôles ou optimistes.
Comment vous est venue cette idée d’échange de valises ? Est-ce quelque chose que vous avez vécu ?
Autant le dire tout de suite : je suis la reine des situations bizarres (et que sans courir après, à une certaine époque, je ne faisais rien pour les éviter). Donc l’échange pur et dur de bagages non, mais…
Mon sac à dos a déjà voyagé sans moi vers des contrées « lointaines » (mais il est revenu avec une réduction pour mon prochain vol sur cette compagnie, du coup je lui ai pardonné). Il a aussi été retenu en otage alors que nous étions bloqués dans une ville que je n’avais pas prévu de visiter (Cincinnati c’est super vert ! Mais pas du tout là où je comptais m’arrêter). Cette fois-là, j’ai eu droit à une « pochette de secours » avec tee-shirt quatre fois trop grand (oui, je n’ai pas eu la même chance que Louise). Comme j’avais du temps à perdre, je l’ai personnalisé avec la trousse de couture qui se trouvait dans ma chambre d’hôtel… Pas une réussite, mais les autres passagers ont bien ri.
Je me suis rappelé mon ressenti sur le moment, en ignorant mon côté « Chouette, me voilà partie pour une nouvelle aventure ! » afin d’écrire la scène du changement de valise. Après, j’aurais réagi à l’opposé de Louise… Mais ça, c’est une autre histoire… 😉
Pourquoi avoir choisi Francis comme prénom ?
C’est glam, n’est-ce pas ? (Je plaisante !)
Au moment où je l’ai créé, il n’était qu’un personnage plus que secondaire que je ne comptais pas revoir de sitôt. Son frère s’appelant Alain, je voulais un prénom dans la même veine, intemporel, mais un brin vieillot… Et puis la Princesse Pirate a demandé à regarder Malcolm (oui, elle est fan…) et le grand frère est apparu. Bingo !
Quand j’ai décidé de « m’occuper » de lui, je gardais en mémoire le personnage de la série, peut-être est-ce pour cela qu’il est si taquin. Et puis, ça me plaisait que mon héros n’ait pas un prénom synonyme de miam miam waw.
En tout cas maintenant, je prends grand soin des personnages-figurants pour ne pas devoir un jour écrire sur Robert et Gertrude… Bien que ça pourrait être drôle. Ils fonderaient un club des prénoms ringards, ils… Je m’égare !
Merci à Mily Black et aux lectrices Charleston pour cette interview !