L'interview de Santa Montefiore par les Lectrices Charleston
Les Lectrices Charleston ont pu découvrir La fille qui aimait les abeilles de Santa Montefiore ! Elles ont eu l’occasion de poser quelques questions à l’auteure. Sans plus attendre, le voici !
Aimez-vous les abeilles autant que Grace ? Avez-vous une ruche dans votre jardin ?
J’ai toujours adoré les abeilles. J’ai une petite maison sur la ferme de mes parents dans le Hampshire et je passe beaucoup de temps là-bas comme j’adore la campagne. C’est mon refuge. L’été où je réfléchissais à mon 13ème livre, un essaim d’abeilles a essayé de construire une ruche sur ma maison. J’ai pensé, « La maison de l’apiculteur » sonne bien, c’est ce qui m’a donné l’idée (NT : Titre original de l’ouvrage dans la traduction littérale est La fille de l’apiculteur). Les abeilles faisaient un bruit énorme et se sont installées dans un cocon à côté de la maison. Mon père a contacté son apiculteur, qui a des ruches sur la ferme, et il les a emmenées pour les reloger dans une de celles-ci. C’est cet évènement qui m’a donné l’idée pour La fille qui aimait les abeilles.
Mangez-vous du miel tous les matins ?
Je mange beaucoup de miel, sur du pain grillé.
J’ai adoré lire votre anecdote concernant la naissance de ce roman avec les abeilles qui ne devaient pas être dans votre mur. Dans ce roman, la passion des abeilles est dévorante, notre héroïne s’y accroche comme pour rester près de son père disparu. Pensez-vous que perpétuer les traditions soit la meilleure façon de rester « connectés » à nos défunts ?
Je pense que les abeilles sont un lien charmant entre un père et sa fille. J’ai beaucoup de liens semblables avec mon propre père (pas les abeilles cependant). J’aime la nature comme lui, et les montagnes suisses. Avoir des intérêts communs créé des liens entre les gens. Je pense que quand un être cher décède, on s’accroche à ce type de choses qui nous lient à leur souvenir. Il y a beaucoup de moyens de le faire bien sûr, mais dans le livre, les abeilles lient Grace à son père et l’aident à garder un souvenir proche de lui. Elles sont aussi un lien à son passé et à une époque où elle était vraiment heureuse. Elles sont un rappel constant de la personne qu’elle était. Quand elle est de l’autre côté de l’Atlantique, loin de l’endroit où elle a grandi, les abeilles la lient à sa terre natale.
À la place de Grace, auriez-vous choisi la raison incarnée par Freddie, ou la passion incarnée par Rufus ?
Je ne pense pas qu’on puisse savoir comment on réagirait et se comporterait à moins que l’on soit concrètement dans la situation donnée. En y pensant rationnellement, je me plais à penser que je considérerais Freddie comme le bon choix – plutôt que de poursuivre un homme que je ne peux pas vraiment avoir, quelqu’un venant d’un monde si différent du mien -, ça serait le rêve idéal, mais cela ne marche pas vraiment dans la vraie vie. Il y a beaucoup trop d’obstacles. Cependant l’amour n’est pas rationnel ! J’ai aimé le Rufus étrange dans ma vie, apprécié la passion et puis j’ai dû l’abandonner. Rufus est l’homme dont rêvent la plupart des femmes et Freddie est celui avec lequel elles terminent !
Mère et fille connaissent des mésaventures similaires mais leur vie sera bien entendue très différente. Tardivement, Trixie se rend compte de ce que représente sa mère. Pensez-vous que, de manière générale, seule une mère peut comprendre les peines de sa fille ?
Je pense que les mères comprennent leurs filles d’une manière que ces dernières ne peuvent pas comprendre. Avec l’expérience, elles ont la sagesse glanée d’erreurs passées et des amours vécus et perdus, elles peuvent voir les conséquences que la jeunesse ne peut pas imaginer. Mais les mères doivent permettre à leurs filles de faire leurs propres erreurs et d’apprendre d’elles. Elles ne peuvent pas les protéger sans retarder leur développement personnel. En tant que mère, c’est la chose la plus difficile à apprendre – en tout cas, c’est le cas pour moi – je veux protéger ma fille de la souffrance et lui faire éviter les ornières sur lesquelles j’ai trébuchées. Mais elle va trébucher, se relever et apprendre – c’est la vie – et je dois lui laisser cette liberté. D’un autre côté, ma fille n’a aucune idée de ce qu’a été ma vie, des difficultés auxquelles j’ai dû faire face, et donc, ne peut pas voir à quel point je la comprends – et vois les écueils auxquels elle fait face. Les enfants pensent que leurs parents ne savent rien ! Donc, oui, je pense qu’une mère comprend les souffrances de sa propre fille comme personne d’autre ne le peut !
Merci aux Lectrices Charleston et à Santa Montefiore !