Le calendrier de l'Avent Charleston : 21 décembre

CA21Nous vous avons déjà parlé de notre roman de janvier : Le Goût des souvenirs, de Patricia Bauermeister. Un roman où la gastronomie est synonyme de bonne humeur, de confidences, de passé retrouvé… Vous y rencontrerez Lillian, la chef d’un restaurant qui propose de délicieux plats. La simple lecture de ce roman donne littéralement l’eau à la bouche ! Aujourd’hui, Erica Bauermeister vous dévoile deux de ses recettes favorites pour les fêtes de fin d’année : une blanc de dinde farci et un chocolat chaud familial. Bon appétit !

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Blanc de dinde farci de Thanksgiving (mais qui marche aussi pour Noël)

Au cours de notre deuxième année en Italie, nous avions décidé de préparer un repas de Thanksgiving et d’inviter nos amis italiens, afin de leur faire vivre une vraie fête de Thanksgiving à l’Américaine. En l’honneur de nos invités, j’avais entrepris de cirer le parquet de notre appartement. Mais, tandis que la cire s’étalait sur le parquet et que le bois commençait à briller, je remarquai une odeur immonde s’en dégager. Notre ami arriva avec sa dinde. On l’enfourna sans attendre et, bientôt, l’odeur alléchante de la dinde rôtie envahit le salon, où elle se heurta à un mur « rose ». On voyait presque le combat que se livraient les deux odeurs.

Nous nous sommes tous assis à table, couverte d’un bout à l’autre de plats débordant de purée de pommes de terre, de dinde et de farce, de chutney, de salade et de légumes… Et soudain, j’ai vu cette scène à travers leurs yeux. Notre table ressemblait à un terrain de football après le coup de sifflet final du Super Bowl. Ce n’était rien comparé aux repas qui duraient cinq heures auxquels nos amis nous avaient invités, où les plats se suivaient, tous meilleurs les uns que les autres, chaque plat analysé et admiré. Mais les Italiens ont été polis, et même charmants. Maurizio a particulièrement aimé le chutney qui, avait-il déclaré d’un air ravi, lui rappelait le goût de la sauce aigre-douce de McDonald’s. Et, à la fin de la soirée, quand les derniers invités étaient partis et que la vaisselle séchait, assise sur le canapé dans l’odeur rose, je me suis rendu compte que, ce soir-là, c’était moi qui avais appris une leçon sur la tradition.

Le chapitre sur Antonia dans L’école des Saveurs, et son approche différente à Thanksgiving, est venu de cette expérience et de toutes ces choses intéressantes que l’on apprend sur soi-même quand on s’observe par le prisme d’une autre culture.

Blanc de dinde farci
turkey-breast-roulade-with-crimini-porcini-and-pancetta-3261 blanc de dinde entier
4 tranches de pancetta
2 ou 3 gousses d’ail
1 ou 2 cuillères à soupe de romarin
Sel et poivre
1 poignée de cranberries séchées
Vin cuit de Xérès (sherry, cousin du porto) (suffisamment pour recouvrir les cranberries)
Huile d’olive

Faire tremper les cranberries dans l’alcool pendant 15 minutes et égoutter.
Fendre en deux le blanc et étaler à plat. Assaisonner de sel et de poivre, puis couvrir avec l’ail, le romarin et les cranberries. Ajouter un filet d’huile d’olive et les tranches de pancetta.
Rouler le blanc de dinde, assaisonner l’extérieur de sel et de poivre et ajouter du romarin et de l’ail.
Attacher avec de la ficelle. Rouler dans du papier aluminium.
Cuire à environ 210° pendant 40 à 55 minutes (température interne 60°).

Le chocolat chaud d’Abuelita

L’hiver s’installe pour de bon, maintenant que Thanksgiving a passé le relais aux festivités du mois de décembre. Dans les cuisines se mêlent les parfums de romarin et de dinde rôtie, de potiron et de cannelle, de noix muscade et de clous de girofle. Et de chocolat chaud, ce délicieux parfum qui flotte jusqu’à votre nez, la première gorgée de crème fouettée qui rencontre vos lèvres tandis que vous savourez le chocolat fondu en dessous. C’est tout simplement magique et c’est pour cette raison que Lillian a utilisé le chocolat chaud pour ramener sa mère dans le monde réel dans L’école des Saveurs. Mais je me suis rendu compte assez rapidement lorsque j’écrivais l’histoire de Lillian qu’il ne pouvait pas s’agir de n’importe quel chocolat chaud. Celui-ci devait vous rappeler le chocolat chaud de votre enfance, celui que vous buviez après avoir joué toute la journée dans la neige, mais il devait également avoir cette sensualité que l’on ne découvre qu’à l’âge adulte. Une recette qui devait rappeler à la mère de Lillian ce monde auquel elle avait renoncé.

Tandis que j’écrivais l’histoire de Lillian, j’ai passé beaucoup de temps dans ma cuisine, à jouer avec les ingrédients. J’aimais l’idée d’ajouter de l’orange et de la cannelle, un mélange d’été et d’automne. Le café et le chocolat se complétaient de manière très satisfaisante. Mais il manquait toujours quelque chose, et je ne savais pas quoi. Je me suis donc rendu dans une épicerie mexicaine du marché de Pike Place à Seattle et j’ai demandé conseil à la dame. Elle a joué le jeu et m’a proposé de la cannelle, avant de m’envoyer balader. Mais, comme je me dirigeais vers la caisse avec une boîte rouge et jaune de chocolat mexicain à la main, elle m’appela du bout de l’allée, un petit sac dans ses mains.
« Peut-être un peu d’anis », dit-elle.
C’est dans la recette, mais soyez prudents : un tout petit peu d’anis suffit.

Chocolat chaud au café
phpThumb_generated_thumbnail1 tasse (25 cl) de lait
5 lamelles d’écorce d’orange (ou zeste)
1 ou 2 bâtonnets de cannelle
4 cuillères à soupe de chocolat mexicain
Anis
1 tasse (25 cl) de café
Crème fouettée

Mettre le lait, l’écorce d’orange, la cannelle et le chocolat dans une casserole et faire chauffer. Ajouter une petite pincée d’anis. Ajouter au café et couvrir de crème fouettée.

Retrouvez d’autres recettes de Lilian sur http://www.ericabauermeister.com !


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