Conseils d’écrivains : Bénédicte Jourgeaud
Pour notre deuxième édition du Prix du Livre Romantique, des écrivains vous donnent leurs conseils afin de vous accompagner dans l’écriture de votre manuscrit. Qui mieux que la lauréate de la première édition pour vous parler de cela ? Cette semaine, Bénédicte Jourgeaud vous donne donc de précieux conseils. À vos plumes !
– Comment aviez-vous entendu parler du Prix du Livre Romantique et qu’est-ce qui vous a décidé à participer ?
J’étais tombée par hasard sur l’annonce du concours dans le magazine de L’Express. Au mois d’août alors que j’étais en train pour la énième fois de remanier l’histoire de mes deux héroïnes parce que je n’étais jamais contente de moi. Je me suis dit que la date de clôture du concours signifierait que le roman serait terminé une bonne fois pour toute.
– Comment s’est déroulé la période d’écriture ? Aviez-vous un rituel particulier écrire ce roman ?
Elle s’est déroulée sur plusieurs années, de nombreuses évolutions dans l’organisation des chapitres jusqu’à trouver comment intercaler l’histoire d’Amelia Earhart et celle de Brownie Wise. Selon le temps dont je disposais mon histoire pouvait rester « en attente » pendant plusieurs mois. Quand je n’avais pas la possibilité d’écrire (toujours par manque de temps), j’en profitais pour faire des lectures autour des mes thèmes (l’histoire des États-Unis, la mythologie grecque, les tribus indiennes…) histoire de ne pas perdre le fil de mon histoire mais aussi de l’améliorer.
– Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous aviez remporté le Prix ? Comment cela s’est-il déroulé ensuite ? Quels sont vos plus beaux souvenirs liés à ce Prix ?
Comme je l’avais dit à l’époque, je me suis d’abord sentie heureuse pour mon personnage Brownie Wise qui n’allait pas en rester là avec son histoire. Même si c’est un personnage ambigu, je m’y étais attachée au fil du temps, surtout à cette image d’une femme âgée qui meurt seule, abandonnée… C’était une façon de lui rendre – à une échelle tout à fait minime certes – un peu hommage… C’est mon côté » défense de la veuve et de l’orphelin » !
Après l’annonce, quand on gagne un concours, il y a un côté très motivant à ne plus se retrouver seule à écrire mais à écouter les conseils de l’éditrice, de la correctrice, les propositions d’aménagement du texte. C’est très enrichissant même si pendant ces moments-là on a l’impression d’avoir très mal écrit…
Ensuite, je garde un très bon souvenir du Salon du Livre de Cabourg et des lectrices que j’ai rencontrées là-bas, de leurs retours sur le roman. C’était une expérience nouvelle et franchement très intéressante.
– Quels conseils donneriez-vous aux participants de cette nouvelle édition ?
Il y a un très beau texte sur le « comment écrire » signée Zadie Smith. C’est un texte tiré d’une conférence pour des étudiants du programme d’écriture de l’université de Columbia, à New York. Je ne peux que conseiller de le lire… Je le relis à chaque fois que je peine ou que je n’y crois plus… C’est un texte qui apprend – notamment – à prendre son temps. Ceala apprend que pour écrire, il ne faut pas être dans la course aux mots ni aux phrases. On en trouve quelques extraits en ligne. Zadie Smith explique aussi que parfois il faut se résigner à supprimer des passages de textes qui encombrent… C’est ce qu’elle appelle les échafaudages…. Cela aide à écrire mais il faut savoir « sabrer »… Bref, on trouve plein de petites choses qui aident à progresser.
Un immense merci à Bénédicte pour ce témoignage. Retrouvez son roman Une héroïne américaine, lauréat de la première édition du Prix du Livre Romantique, qui paraîtra en version poche début septembre.