Interview de Joanne Harris, par les Lectrices Charleston : Des Pêches pour Monsieur le Curé

Joanne HarrisAprès avoir interviewé Joanne Harris au sujet de son roman Chocolat, nos Lectrices Charleston lui ont posé quelques questions concernant Des Pêches pour Monsieur le Curé. Cette suite du best-seller Chocolat nous permet de retrouver Vianne Rocher, sa fille Anouk, et même le Père Reynaud, 8 ans plus tard. Découvrez les réponses de Joanne Harris sur ce roman passionnant, ode à la tolérance et au partage.

Qu’est-ce que qui vous a décidé de continuer à écrire sur Vianne et Lansquenet ?
Ayant écrit plusieurs autres romans dans des styles très différents de Chocolat, j’avais plus ou moins décidé de ne plus jamais revisiter Lansquenet. Mais quand je me suis trouvée en 2012, en train d’écrire un roman au sujet du voile musulman, au début de Ramadan, j’ai compris que cette histoire devait se dérouler en France, et non en Angleterre, et que Vianne et Reynaud y joueraient un rôle. Et puis enfin, Vianne me poursuit ; je sens qu’elle a d’autres aventures à vivre et qu’elle ne me lâchera pas de si tôt.

La tolérance, particulièrement dans le domaine religieux, semble vous tenir très à cœur. Avez-vous été témoin ou vécu une intolérance dans ce domaine?
Qui ne l’a pas été ? Je vis entre deux communautés ; une musulmane, l’autre anglicane. Les drames (petits et grands) y sont quotidiens. Ailleurs dans le monde aussi…

Tous vos personnages ont une vie intérieure très forte, très présente. Est-ce difficile de ne laisser s’exprimer que certains d’entre eux ?
Pas tellement. Mais avec Vianne et Reynaud en particulier, je trouve important de leur donner l’occasion de s’exprimer. Je les aime beaucoup, tous les deux, pour des raisons très différentes.

Vous écrivez des descriptions très justes de la vie dans les petites villes. Aimeriez-vous y vivre ?
J’y vis depuis toujours. Je préfère la vie de province. Les grandes villes, même les plus belles, finissent par toutes se ressembler.

Anouk a bien grandi dans ce tome… Pensez-vous qu’elle pourrait devenir l’héroïne principale d’autres livres ?
Ça se pourrait. Anouk (qui ressemble beaucoup à ma petite Anouchka, qui avait six ans a l’époque de Chocolat et qui vient de fêter ses 20 ans) a peut-être aussi des aventures à vivre. Qui sait ? On verra…

Auriez-vous envie de lui donner plus de place ?
Je n’y pense pas trop. Si elle a des aventures, elle viendra me les raconter. Rosette, aussi, aura peut-être l’occasion de raconter ses aventures.

Dans les deux romans, les échanges de recettes ou de gâteaux sont bien plus qu’une façon de satisfaire son appétit. Etes-vous gourmande et pensez-vous qu’en effet c’est une façon d’échanger?
Oui, je le suis, mais ce n’est pas simplement de la gourmandise. La cuisine est un moyen d’exprimer bien des choses ; un moyen d’accueillir ou de se faire accepter ; de partager ; de faire la fête. Et puis, tout le monde comprend la cuisine ; chaque pays a ses traditions ; ses plats régionaux ; ses fêtes de famille. Nous avons tous la nostalgie de certains plats préparés autrefois par nos mères, nos grands-mères. Accepter la nourriture d’un autre pays, c’est commencer un dialogue avec une autre culture ; un dialogue sans paroles qui va directement au cœur.

Merci à Joanne Harris et à nos Lectrices Charleston pour cette interview !

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