Interview de Matilde Asensi, par les Lectrices Charleston

AVT_Matilde-Asensi_8562Le Pays sous le ciel est un thriller historique, plein d’aventures et de rebondissements, qui offre un très beau portrait de femme. Elvira, l’héroïne, nous permet de comprendre un peu mieux la Chine du début du vingtième siècle, dans une intrigue solide et captivante.

Nos lectrices Charleston ont pu découvrir ce roman en avant-première, et nous ont déjà confié leurs impressions quant aux romans d’aventure. Elles ont également posé quelques questions à l’auteur, qui a accepté de nous révéler des anecdotes sur son roman.

On découvre dans ce roman beaucoup de choses sur la culture asiatique. Est-ce une culture qui vous est chère ? Avez-vous fait des recherches uniquement en vue de l’écriture de ce livre ?

Je fais toujours des recherches approfondies pour écrire mes livres. En fait, l’étape de la documentation est même plus longue que celle de l’écriture. Dans le cas du Pays sous le ciel, j’ai eu beaucoup de problèmes car il y a peu de publications en espagnol sur la sinologie. Par chance, j’ai trouvé beaucoup de documents en anglais et plusieurs livres du début du vingtième siècle écrits par des voyageurs qui ont connu le Shanghai et la Chine de l’époque où j’ai situé mon histoire (1923).

Le mode de vie et la pensée chinoise sont bien expliqués et très présents au sein du roman. Est-ce un sujet qui vous intéresse, vous passionne, vous touche tout particulièrement ?

Je me passionne pour n’importe quel sujet qui me semble intéressant et que je ne connais pas. Avant d’écrire Le Pays sous le ciel, je ne savais quasiment rien sur le taoïsme, le Yi King, le Feng Shui… Je pensais que c’étaient de purs produits New Age et je n’y prêtais pas la moindre attention. Lorsque j’ai dû les étudier de plus près pour écrire mon livre, j’ai découvert qu’il s’agissait de connaissances millénaires, qui avaient guidé la culture chinoise tout au long de son histoire. Ce ne sont pas des produits New Age destinés aux Occidentaux ; ce sont des savoirs ancestraux qui, lorsqu’on les connaît bien, contribuent à enrichir la vie de n’importe lequel d’entre nous. J’ai découvert une Chine passionnante, des traditions, un art et une littérature que nous ignorons totalement en Occident et qui sont saisissants de beauté.

Est-ce une aventure que vous auriez aimé vivre, vous-même ?

Je dis toujours que j’écris ce que j’aurais aimé vivre. Au fond, mes personnages sont des êtres qui, partant d’une situation quotidienne comparable à celle que vit chacun d’entre nous, doivent affronter des énigmes, des problèmes ou des aventures qui bouleversent complètement leur vie et les obligent à reconsidérer leurs valeurs ou leurs croyances les plus fondamentales. Je pense que la vie est comme un voyage, un passage semblable à celui que vivent mes personnages, et je crois que leurs expériences et leurs découvertes sont celles que, si j’avais vécu à leur époque, j’aurais aimé vivre.

La peinture a une place essentielle dans le roman, et est particulièrement bien décrite. S’agit-il de l’une de vos passions ?

Ma mère était peintre et, moi, je n’ai jamais su tenir un crayon. Je l’ai toujours vécu comme une frustration, mais cette frustration m’a conduite à admirer profondément la beauté des œuvres d’art, qui, contrairement à nous, gagnent en profondeur et en attrait à mesure que les années passent. Les arts plastiques de pays comme la Chine nous sont totalement inconnus et c’est vraiment dommage. Le personnage d’Elvira, l’héroïne, une Espagnole qui doit s’enfuir à Paris au début du vingtième siècle pour pouvoir peindre parce que les femmes n’en avaient pas le droit en Espagne, est une espèce de petit hommage à ma mère.

Vous êtes-vous déjà rendue en Chine? Si oui, quel souvenir en gardez-vous?

Je ne suis jamais allée en Chine. J’ai peur de l’avion (mes personnages, comme je l’ai dit, sont beaucoup plus courageux que moi). Mais je n’ai pas besoin d’y aller. Je la connais très bien, mieux, peut-être, que beaucoup de personnes qui l’ont visitée comme touristes pendant une semaine. J’ai étudié son histoire, parcouru ses paysages, ses lieux sacrés, lu ses principaux auteurs et médité sur ses croyances spirituelles.

Une adaptation cinématographique pourrait être imaginable, tant les descriptions sont vivantes. Quel serait le casting idéal pour vous?

Franchement, je ne m’y connais pas du tout en acteurs. Cette question, posez-la plutôt à mes fans sur Twitter et Facebook, car ils adorent proposer une quantité de noms pour les personnages de mes livres. Dès que la discussion commence, ils deviennent fous et, à vrai dire, à moins qu’il ne s’agisse d’acteurs très connus, je ne sais pas de qui ils parlent.

Merci à Matilde Asensi et à nos Lectrices Charleston pour cette interview !

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