L'interview de Clarisse Sabard à propos de "Ceux qui voulaient voir la mer"
Clarisse Sabard a répondu aux questions des Lectrices Charleston 2019 à propos de son nouveau roman Ceux qui voulaient voir la mer ! Découvrez l’interview de l’auteure.
Comment avez-eu l’idée de cette histoire ? (Alexandra du blog La bibliothèque des rêves)
C’était un roman que je n’avais pas du tout prévu d’écrire. Cette idée est arrivée de façon fulgurante, en une nuit. Je venais de me coucher, après un week-end de salon et d’un coup a surgi la trame de Ceux qui voulaient voir la mer. Un melting-pot soudain évident de personnes que j’avais croisées durant ces trois jours et d’une héroïne que je souhaitais inspirée par le personnage d’Amélie Poulain. On vit un tel mélange d’émotions dans les salons que c’est propice à l’inspiration, je crois! Le cerveau analyse ce que le cœur a vécu et en fait des romans *rire*
Vous êtes-vous inspirée de personnes réelles pour créer Aurore et Albert et leur si belle histoire d’amour ? (Aurélie du blog Mon Jardin Littéraire)
Aurore m’a été en partie inspirée par une femme incroyable que je retrouve chaque année dans le salon évoqué ci-dessus, à Mouans-Sartoux. C’est la doyenne des bénévoles (elle a un peu plus de 90 ans), une pêche et une bienveillance telles que je n’en ai jamais vu. J’aime particulièrement discuter avec elle. Deux jours avant que ne me vienne cette idée de roman, elle m’a confié qu’elle essayait d’écrire un peu tous les jours, afin de transmettre, je cite « avant de partir », à son arrière-petite-fille son histoire et les leçons de vie qu’elle a pu en tirer. C’est romanesque, non? Mon imagination s’est vite emballée et l’histoire d’amour avec Albert s’est naturellement imposée à moi. Je pense que mon goût pour les auteurs romantiques du XIXe siècle a contribué à donner naissance à cet amour à la fois sincère et profond. J’ai du mal à concevoir les sentiments, en littérature, autrement qu’exaltés et, malheureusement pour mes personnages, souvent contrariés par les événements de la vie.
Vous racontez deux enfances difficiles, faites de séparations forcées, de famille d’accueil, deux enfances traumatisées. Peut-on se relever de tels chagrins, garder espoir et oublier ? (Michelle du blog A book is always a good idea)
Oublier est impossible. On apprend à vivre avec ses fêlures, se relever et garder espoir. C’est une question de volonté et c’est ce que j’essaie d’expliquer dans le roman, où j’ai choisi de placer la résilience au cœur du sujet. J’ai grandi entourée de femmes dotées d’une force de caractère exemplaire, qui ont su traverser les épreuves en gardant la tête haute. Pour des raisons que je n’évoquerai pas ici, comme Lilou, la vie a fait que j’ai été placée en foyer. J’ai ensuite survécu à un AVC. Je pense que dès l’instant où l’on décide de ne pas se laisser abattre et de prendre la vie à bras le corps, on peut tout faire.
J’ai évidemment lu beaucoup de témoignages de personnes qui ont connu les camps d’internement et les atrocités de la guerre, certains m’ont arraché des larmes car ils ont vécu l’impensable. Et pourtant, il y avait en eux (je pense notamment à Simone Veil, bien sûr) une force psychologique incroyable et très inspirante, qui les a aidés à surmonter tous ces traumatismes. A avancer, coûte que coûte.
Dans cette histoire, les villes de Nice et de New York sont au cœur du roman. Est-ce que ce sont des villes qui vous sont chères ? (Elodie du blog Au Chapitre)
Je vis à Nice depuis une dizaine d’années donc d’un point de vue pratique, il était plus simple pour moi de placer l’intrigue dans une ville que je connais comme ma poche. J’ai d’ailleurs pris beaucoup de plaisir à tenter de la faire découvrir sous de nouvelles facettes. La mer, ses couleurs, sa force tranquille et ses déchaînements parfois soudains m’inspire énormément.
Quant à New-York… je pourrais vous en parler durant des heures avec les larmes au bord des yeux. Je n’y suis jamais allée (le séjour est prévu, cela dit), mais j’ai un sentiment très particulier vis-à-vis de cette ville. Quand je regarde des photos ou des films s’y déroulant, j’ai l’impression d’avoir toujours connu cette cité, de m’y sentir comme chez moi. Ça peut être parfois déroutant. Ecrire sur New-York, c’était évident. D’ailleurs, le jour où j’ai présenté ce projet à mon éditrice, elle m’a répondu: « Ah enfin! Je me demande quand tu allais te décider à le faire! ».
À quand le prochain <3 ? (Harmony du blog La fille Kamoulox)
Je ne sais pas si je suis autorisée à vous l’annoncer *rire*
Une parution est prévue pour le printemps 2020… un roman que j’aime déjà très fort ! Et entre temps, à la fin de l’année, vous pourrez lire la suite des aventures de Léna et sa famille, les héros de La vie est belle et drôle à la fois 🙂
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